Albert UDERZO

(1927 2020 )

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Albert Uderzo en 1973 © Gilles Desjardins

Albert Uderzo en 1973 © Gilles Desjardins

Fils d'immigrés italiens, Albert UDERZO naît dans la Marne, avant de grandir à Paris. C'est en lisant Mickey Mouse qu'il se découvre une passion pour la bande dessinée et c'est Felix Le Chat (de Pat Sullivan) qui sera sont premier coup de foudre.
C'est l'un de ses frères aînés, croyant en son talent, qui le pousse à entrer en contact avec des éditeurs. A 14 ans, en pleine Seconde Guerre Mondiale, il travaille ainsi pendant un an et demi pour la SPE (qui publie Bibi Fricotin ou encore Les Pieds Nickelés). Il y apprend les rudiments du métier au côtés du maquettiste de la maison d'édition. C'est en 1941, dans Junior (édité par la SPE) qu'il publie son tout premier dessin. A la suite de cela, il rejoint son frère et passe deux ans et demi en Bretagne (d'où la localisation d'Asterix).
En 1946, il publie sa première bande dessinée complète : Flamberge, gentleman gascon, aventure de cape et d'épée. L'année suivante, parvenant à convaincre son père qu'il peut vivre de ses dessins (après le gain d'un concours), il se met à illustrer livres, journaux d'actualité et publie de courtes histoires ou des dessins gags uniques, dans divers publications. Il est même, un temps, reporteur-dessinateur pour France Dimanche !
C'est via la Belgique qu'entre 1950 et 1954, il va publier la série consacrée à Belloy, personnage qu'il avait créé quelques années plus tôt. C'est durant cette même période qu'il croise la route de René Goscinny qui est en train d'inventer le métier de scénariste BD ! Plus rien ne sera pareil ! Une évidence de dialogue, de complicité, apparaît immédiatement entre les deux artistes.
Après deux petites créations pour le supplément d'un quotidien Belge, ils imaginent le personnage de Oupah-Pah, Peau-Rouge sortant de sa Réserve pour vivre dans l'Amérique du début des années 50. C'est 8 ans plus tard que le personnage sera validé par le Journal de Tintin et qu'il deviendra la première grande série de Goscinny et Uderzo.
L'année suivante, pour le lancement du journal Pilote, Uderzo créé, avec Jean-Michel Charlier Tanguy et Laverdure et avec Goscinny : Asterix. Devant le succès de ce dernier, il cherchera très vite à se libérer de Tanguy, par manque de temps. Après un essai infructueux de Jean Giraud, c'est Jigé (dessinateur de Spirou avant Franquin) qui reprendra Tanguy et Laverdure, tandis qu'Uderzo consacrera toute son énergie au Gaulois irréductible.
Partageant les bénéfices et les droits d'auteur à part égale avec Goscinny (ce qui est inhabituel pour un scénariste), ils supervisent ensemble le développement de produits dérivés tels que des figurines ou des dessins animés.
Si c'est Goscinny qui a créé Asterix, c'est Uderzo qui invente Obelix et Idefix. Ensemble, il élaborent les grandes lignes des histoires, puis c'est Goscinny qui rédige et dialogue, tandis qu'Uderzo dessine (et rajoute des gags visuels).
En 1977, René Goscinny s'écroule en plein test d'effort cardiaque à 51 ans, laissant Asterix et Uderzo orphelins ! Si après la mort de son comparse, Uderzo songe, dans un premier temps, a abandonner le petit Gaulois, il se ravise, se sépare de son éditeur (Dargaud, avec qui il sera en procès pendant près de 10 ans; avant de gagner et de faire condamner Dargaud), crée la maison d'édition Albert René (dont il cède 20% des parts à la veuve de Goscinny) et publie un nouvel album : Asterix : Le Grand Fossé. Le succès est impressionnant avec 2 millions d'exemplaires vendus.
Uderzo signera encore seul 8 autres albums avant de passer le relais à Didier Conrad (dessin) et Jean Yves Ferri (scénario) pour encore 4 albums, après que sa main droite, le faisant beaucoup souffrir, l'oblige à prendre sa retraite de dessinateur. Malgré tout, il supervisera ses quatre derniers opus.
Il déclare que la série s'arrêtera à sa mort et s'éteint en mars 2020, d'une crise cardiaque à l'âge de 92 ans.