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André Franquin 1979 © Fotopersbureau De Boer
André FRANQUIN est un dessinateur Belge de bande dessinée, principal représentant de l'Ecole de Charleroi, dite de la Ligne foncée, en opposition à la Ligne claire dont le principal représentant est Hergé.
Entré dans une école artistique, malgré la désapprobation de son père, il enchaîne avec un petit studio Belge de dessin animé, en pleine Seconde Guerre Mondiale. C'est là qu'il fera la connaissance de Morris (futur créateur de Lucky Luke) et de Peyo (futur auteur des Schtroumpfs). L'aventure est de courte durée, mais Morris le fait ensuite entrer chez Dupuis pour le périodique Spirou. Là, commence la vraie aventure !
C'est Jigé qui règne alors sur Spirou, dessinant quasi la totalité des planches à lui seul. Mais Jigé souhaite garder du temps pour se focaliser sur d'autres projets et ces jeunes gens engagés à la fin des années 40, vont être les "héritiers" ! Logeant dans la maison de Jigé, d'abord en Belgique, puis le suivant aux Etats-Unis et au Mexique, les jeunes bédéistes vont, en s'appuyant sur l'expérience de Jigé, devenir les piliers de la BD Belge de l'après-guerre.
En juin 1946, Franquin a repris (en cours) un album de Jigé Spirou et la maison préfabriquée qui avait dessiné les 8 premières pages. Il parvient à rendre la transition invisible, se glissant parfaitement dans les pas de Jigé. Dès lors, il devient LE dessinateur de Spirou (créé à l'origine par Rob-Vel) et en 1952, il introduit dans l'album Spirou et les Héritiers un nouveau personnage : le Marsupilami !
Comme Jigé, avant lui, Franquin va devoir s'entourer d'une équipe de jeunes dessinateurs pour assurer le rythme de publication des séries sur lesquelles il officie; Greg, Jidéhem ou Roba seront de ceux-là.
Dégagé d'une partie de son travail, en 1957, Franquin introduit un nouveau personnage dans le périodique Spirou : sans emploi, gaffeur de tous les instants, Gaston entre en scène ! L'inventivité de Franquin apparaît là encore, d'une modernité impressionnante !! Gaston bénéficie du trait précis, de la capacité du bédéiste à mettre en image le mouvement et, sur un ton pleinement comique et burlesque, a surfer sur l'époque ! (Se souvenir que la bande dessinée était avant tout destinée aux enfants et aux adolescents, à ce moment là)
Les années 60 seront marquées par le trop plein ! Franquin entre en dépression, à l'impression de tourner en rond sur Spirou et Fantasio (qu'il n'a pas créés, dont les droits sont propriété de Dupuis), ne se sent plus de dessiner ces aventures dont ils a l'impression qu'elles aspirent sa force et ne représentent pas ce qu'il aime et veut dire. (Il est pourtant à noter que l'album qui va le faire craquer : QRN sur Bretzelburg, scénarisé par Greg, est considéré par les fans comme l'un des meilleurs albums de Spirou !!). C'est Jean-Claude Fournier qui reprendra la série et Franquin va pleinement se consacrer à Gaston !
En plus de Gaston (où les gags en une page deviennent la règle et où des gags en arrière plan viennent renforcer le côté comique), Franquin devient scénariste pour d'autres dessinateurs (notamment Will et Janin), puis se lance dans l'aventure du Trombone illustré (supplément au coeur de Spirou où Franquin a toute liberté durant 30 numéros). C'est dans ce petit périodique que naîtront Idées noires. En rupture avec le reste de son travail, Franquin (en noir et blanc) croque une société en pleine déliquescence où il s'en prend à tout ce qu'il n'aime pas (militaire, religion, consumérisme, etc). D'ailleurs, ces années sont politiques, Franquin dessinant pour Greenpeace, Amnesty ou encore l'UNICEF et faisant même de Gaston un personnage s'engageant pour l'écologie. C'est Fluide Glacial (après l'arrêt du Trombone illustré) qui reprendra la publication d'Idées noires, Gotlib étant un ami et un admirateur de Franquin.
Bien qu'ayant renoncé à poursuivre l'aventure Spirou et Fantasio, Franquin est resté propriétaire du Marsupilami qu'il avait créé lui. Mais jusqu'à 1987 (après deux nouvelles années de dépression qui l'ont vu tout arrêter), il ne l'a plus mis en scène ! Sous l'impulsion d'un fan et avec le concours de Greg et d'un jeune dessinateur (Batem), il relance ce héros iconique, avec un immense succès. Il s'investit ensuite dans la série animée Les Tifous (au point d'en délaisser Gaston !) pour laquelle il travaille sans relâche, donnant naissance à 78 épisodes.
Il revient vers Gaston pour la parution de l'Album n°15 en 1996. Celui-ci rencontre un formidable succès (650 000 exemplaires vendus en moins de six semaines) et restera le dernier des Gaston, puisqu'André Franquin meurt d'une crise cardiaque au début de l'année 1997, laissant orphelins tous ces personnages qui rythmèrent nos enfances !
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